Avec les derniers éléments qui me sont entrés dans la tête et quelques (saines) lectures, le statut et le fonctionnement des PME et des TPE me semblent plus clair. Une synthèse s'impose.
En reprenant la prose de M. Trouvé (le champion de l'économie des PME), qui se contente d'analyser une photographie du projet des dirigeants de PME. En mettant en parallèle la réussite des champions du monde de la PME et en recoupant avec l'analyse que M. Stiglitz fait dans son dernier bouquin: le développement des activités économiques dans un pays dépendent essentiellement de la facilté ou de la difficulté de l'accès au financement; il me vient (encore) la même idée - soit que tout les chemins mênent à Rome, ou alors que je suis un maniaco-compulsif.
En France, selon M. Trouvé, les PME sont considérées par "l'élite technocratique et politique [...] comme des unités résiduelles de l'appareil productif". De la m.... quoi! On voit qu'en France, le risque que prend un gérant d'entreprise pour développer son projet: caution personnelle sur tout et rigidité règlementaire qui accentue le risque et que seules les grandes entreprises peuvent gérer, les freins sont dans les états d'esprits des décideurs. Cet état de fait découle donc de l'idée que l'élite se fait des PME - je me rappelle quand je cherchais un crédit pour construire ma maison, j'avais rencontré une banquière qui refusait même que j'ouvre un compte dans son établissement car j'étais TNS!
A côté de ça, on a les USA, et leurs succès incroyables (pour nous): les rois des TPE de fond de garage qui deviennent des géants: Hewlett Packard (c'est vieux, mais quand même); il y a moins de 20 ans: Fedex, Dell, Apple, Google, Yahoo, Ebay, Youtube etc. La liste est tellement longue que mon pauvre hébergeur ne pourra jamais m'offrir une MySQL assez grande pour les stocker!
Les américains ne sont pas bêtes du tout. Les élites américaines savent très bien que les projets venant d'individus ne descendant pas de l'intelligentia peuvent très bien être en béton. Il y a aussi certains qui se plantent; comme partout. Mais aux USA, ils ont bien compris qu'il faut favoriser le financement des TPE, minimiser leurs risques afin que les entrepreneurs puissent développer leur projet. Et c'est seul le parcours de la réalisation du projet dans son domaine et non les compétences exacerbe en droit du travail, en financement des charges sociales, en slalom administratif etc du gérant qui aura un effet darwinien pour filtrer les projets. Et les américains ont trouvé un truc génial pour financer les TPE sans prendre aucun risque financier et sans forcer les banquiers: la Small Business Act, la loi sur les PME. Cette loi oblige les administrations à réserver 23% de leurs appels d'offre à des PME. Ainsi les bons entrepreneurs trouvent des gros clients plus facilement, ils ne sont pas écrasé par la suprématie des grosse entreprises et peuvent ainsi valider leur modèle, croà®tre et devenir numéro 1 mondial (ou 2ème, mais c'est déjà très bien).
D'ailleurs, les américains savent très bien à quel point ils doivent tant à cette loi, c'est qu'ils ont interdit aux européens de faire la même chose lors des négociations du GATT! Et ces cons de bureaucrates européens (la commission de l'époque) qui ont accepté cela!

NB: pour un pays décrié comme étant ultra libéral par ceux qui ne connaissent de l'économie des PME que les arguments lus dans le monde diplo ou dans les discours très intellectuels de l'extrême gauche, les USA avec leur SMA montrent surtout qu'ils sont pragmatiques: "what counts is what works". Tony Blair (je sais, il n'est pas Américain, mais il est pragmatique, et ça marche).


Fuzz

Voter

Scoop it! Tape Moi! AllActuer Ca! Nuouz Ca! Memes Ca! Pioche Ca!